INCORPORER CE QUI RESTE ICI AU CŒUR

L’œuvre magistrale d’Olga de Soto, Incorporer ce qui reste ici au cœur, concentre des états de création qui, mis bout à bout, constituent une suite déployée en un seul programme et dont l’agencement chronologique de leur nom induit le titre de l’ensemble voué encore à se développer. Se nourrissant d’une mémoire collective intrinsèque au collectif avec lequel elle travaille, Olga de Soto invite à investir un territoire où la trace, ces creux inscrits à même les corps, occupe une place fondamentale. Et l’artiste de désigner l’essence même de son travail par une inlassable interrogation de l’intention du mouvement et de la pensée qui précède celui-ci ou l’accompagne. Il s’agit d’investir des actions communes à tous, littéralement incorporer et donc, faire corps avec ces fluides nécessaires à la vie que sont l’air et l’eau, déjà présents dans sa partition précédente (Éclats mats, 2001). Éminemment plastique, minimal et quasi conceptuel, Incorporer ce qui reste ici au cœur invite à l’introspection, à ce souffle retenu qui taraude chacun de nous.

Pascale Viscardy, Sur un fil, tendu, L'Art Même n° 36 (BE), 3e trimestre 2007

 

Après les traces sur le corps dans le solo 1, le souvenir dans la tête pour le solo 2, c’est la mémoire du cœur, le sentiment et l’émotion. Cette structure subtile et intelligente est passionnante quand elle pose de manière aussi délicate les questions essentielles de la danse et du rapport entre corps, esprit, mémoire et cœur.

Guy Duplat, La chorégraphie subtile d'Olga de Soto, La Libre Belgique (BE), 22 mars 2007

 

Tout ici se fait en subtilité, en intimité, en étroite et muette complicité avec le public (…). Le paysage change. Les objets se figent dans un rouge lisse et gluant (…). Retour au mouvement, à la vitesse, au plaisir, à la transgression jusqu’à l’exploration finale, inattendue et superbe. Du début à la fin de ce spectacle atypique, intime et fascinant, on n’a entendu dans la salle aucun grincement de siège, aucun toussotement, pas le moindre froissement d’étoffe. Une qualité d’écoute exceptionnelle démontrant la formidable intensité de ce spectacle (…).

Jean-Marie Wynants, L'insaisissable légèreté du mouvement, Le Soir (BE), 5 Avril 2007

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