SEULS BRUITS DES CORPS ENTRE EUX

Dans la pièce Seuls bruits des corps entre eux (1997), composée en regard d’une suite sublime de quatuors de Salvatore Sciarrino, on peut percevoir un érotisme diffus : mystère des gestes, galbes des corps apparaissant dans la soie moulante de costumes proches du sous-vêtement. Serait-ce que le titre même évoque la musique originelle, celle de la scène primitive dont les spasmes habiteraient encore, de façon sous-jacente, toute proposition dynamique, visuelle ou sonore ? Olga de Soto voit dans cette pièce un “autoportrait“ : portrait de corps féminin pris dans l’intermittence fantomatique d’une pulsation de chair ? Ou partis pris de l’intime, autolecture du reflet de soi dans le miroitement qui circule entre la musique et la surface des corps ? (…)”

Laurence Louppe, Olga de Soto : des passages à la limite, dans la publication Gender : masculin/féminin, sur quel pied danser ?

 

Le noir du dernier duo proposé met en perspective, avec pertinence, l’ombre et la lumière. Force, simultanément, l’écoute et la vision d’un corps qui pense en vibrant. Tout tient en haleine. Jusque dans le souffle des danseuses qui nous rappelle, sans que l’on puisse y déroger, qu’il ne faut pas hésiter à faire l’expérience du voir, là où c’est le moins évident. Une démarche trop rare à côté de laquelle il ne faut pas passer.

Francis Cossu, L'été des Hivernales (2/4) : Olga de Soto, La Marseillaise, 19 Juillet 1998

 

Olga de Soto et Pascale Gigon se distinguent magnifiquement lorsqu'elles laissent résonner en elles les Sei quartetti brevi de Salvatore Sciarrino. (…) Entre ombre et lumière tamisée, la danse, suggérée, laisse imaginer le plus beau. 

Ch. Caupin, Silence et chaos chez Olga de Soto, Danser, Janvier 1998

 

Le moment de grâce de cet "été des Hivernales" nous a été procuré par Olga de Soto, une danseuse espagnole établie en Belgique. Qu'elle évolue seule ou en duo (avec Pascale Gigon), son langage, très pur, est un frémissement dans la pénombre, le bruissement de la vie. Ses choix musicaux (des compositeurs contemporains comme Salvatore Sciarrino ou Denis Pousseur) sont d'une rare qualité.

Emmanuèle Rüegger, Les Hivernales d'été, Ballet 2000 n°43

 

Quant à Olga de Soto, on pourrait la voir et la revoir sans s’épuiser, tant sa danse est musicale. Qu’elle dise un rapport secret dans une quasi-obscurité au plus proche du microscopique, qu’elle éclate en furieux mouvements du bassin sur la musique ravageuse de Frederic Rzewski ou qu’elle murmure solitaire sur une composition de Denis Pousseur, c’est le bonheur. La simplicité alliée au savant.

Marie-Christine Vernay, Le Tour de la danse en un jour, Libération, 24 Juillet 1998
 

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